Après le déjeuner je vais à pieds, faute de métro, au service d'urgences le plus proche. Au bout de 3 heures d'attente, je vois finalement un médecin qui m'envoie passé une radio. Il m'annonce ensuite que j'ai le métacarpe du pouce droit fracturé, illustré ici plus bas à l'aide d'une merveilleuse flèche dessinée de la main gauche.
Et c'est là que le drame commence... Après avoir consulté ces collègues, il m'annonce que je vais devoir me faire opérer mais qu'ils n'ont pas d'orthopédiste sur place et que je vais devoir changer d'hôpital. Donc pour tous les Parisiens lisant ce blog, si vous vous fracturer un os ou vous subissez une grave entorse, évitez à tout prix les urgences de l'Hôtel-Dieu à côté de Notre-Dame sauf si vous avez du temps à perdre. Ils m'ont ensuite remis mes radios et un bon de transport pour me faire rembourser si j'en trouvais un... A noter qu'ils ne m'ont pas de tout bander la main ou donner quelque chose contre la douleur (!!!).
Après que Sara m'est rejoint, nous nous sommes ensuite dirigé vers Port-Royal à pieds. Un premier taxi nous a refusé car nous n'allions pas vers le nord (!!!) et heureusement un deuxième chauffeur à mi-chemin a pris pitié de nous. Par contre il nous a quand même charger le double de la course quand il a vu le bon de transport...
Donc nous arrivons ensuite à Cauchin dans le 14e. Il n'y avait presque personnes aux urgences mais j'ai quand même attendu un autre 3h... Après avoir vu mes radios, l’interne me dit qu’ils vont m’admettre à l’hôpital et que je serai opéré demain. Je prend possession de ma chambre vers 22h et l’infirmière de garde laisse gentiment Sara nous chercher du chinois malgré que les visites soient terminés après 20h. L’infirmière me donne enfin l’équivalent d’une tylenol peu avant minuit pour me permettre de dormir un peu. Je partagerai cette première nuit avec un jeune retraité s’étant déboîté l'épaule lors d’une marche de santé prescrit par son médecin.
Vers 5 AM, les infirmières de garde viennent me réveiller car c’est l’heure de la douche. Je peine à me laver seul de la main gauche. Ils me préviennent que suis deuxième et que je me ferai opérer vers 10h. Je ne fermerai plus l’œil de la nuit.
Je ne savais pas encore que je ne reverrais un docteur que vers 15h le dimanche. Le reste du temps j’attendais à jeun en écoutant de la musique ou en parlant du super service public avec mon voisin, un ancien prof d’histoire dans une université à Montréal pendant 30 ans. L’interne me demande donc en fin d’après-midi si je suis en possession de mes radios. Je lui réponds par la négative et lui transmet l’info qu’elles sont dans mon dossier. Il me répond qu’il les a égaré et qu’il faudra en faire d’autres ( !!!).
Bref le temps passe presque normalement et je vois bien que je ne serai pas opérer dimanche. Je l’apprends officiellement vers 19h lorsque qu’on m’apporte un magnifique et exquis macaroni sans sauce. Ayant repris des forces je décide m’abonner à la tv pendant 24h pour 4€. On m’annonce ensuite que je serai probablement opérer demain et que je suis encore deuxième (décidément ! mon nouveau chiffre chanceux !). Les infirmières me redonnent des tylenol et me souhaitent une bonne nuit.
Vers 5 AM, réveil matinal à nouveau pour la douche. Les infirmières de garde m’annoncent qu’ils ont négocié pour moi et que là c’est sûr que je me fais opérer. Comme je ne vois plus aucun malade sur l’étage, je me dis qu’elles ont peut-être raison mais bizarrement un doute persiste. Je ne réussirai pas me rendormir malgré que je sois épuisé.
Vers 8h, un infirmier arrive avec un lit vide. Ca y est, il m’amène au bloc ! Heureusement qu’il a apporté une couverture car il fait 12C dans la salle d’opération. Je tremble mais je ne sais pas si c’est à cause de la nervosité ou du froid. Ils me font une anesthésie locale et me donnent 2 ou 3 cachets pour m’endormir un peu. Ils m’ont ensuite ouvert la main pour replacer l’os et poser des agrafes pour le maintenir en position. Après un petit séjour en salle de réveil, je suis de retour dans ma chambre vers midi.
Ma copine Sara qui a été d’une gentillesse et d’une générosité incroyable me rejoint vers 14h. Un interne vient enfin me voir vers 17h pour m’avertir que je peux partir. Il m’annonce que j’ai droit à un arrêt de travail de 3 semaines et que je vais devoir revenir une première fois pour un contrôle et une autre fois pour enlever les agrafes. Il me répond ensuite qu’il ne sait pas combien de points j’ai reçu car ce n’est pas lui qui m’a recousu. Lorsque je lui demande ensuite si j’aurai le droit à une attelle, il me dit très sérieusement que c’est facile à faire avec n’importe quel bout de tissu chez soi… Heureusement l’infirmière a pu avant de partir nous donner le cours « Attelle 101 » que j’ai dû louper à l’école. Elle m’a aussi donné des anti-douleurs (vous voulez dire que vous en aviez ?) et un petit mot magique pour en avoir d’autres au besoin.
Ce fût ensuite le retour au bercail en taxi en compagnie de mon infirmière privée préférée. J’étais très très très content de revenir chez moi. Même si je suis content d’avoir reçu relativement des bons soins gratuits (merci Unilog !), je suis preneur de toutes bonnes adresses de clinique privé sur Paris pas trop cher pour le futur… Et pour finir, le service de santé public Québécois, malgré ces nombreux défauts, n'a rien à envié à son homologue Français...
P.S. : Si mon employeur ou un client lit ceci, sachez que j’ai mis plusieurs heures à écrire ce court texte de ma main gauche. Je ne pourrai pas revenir au travail encore avant une semaine minimum… Le temps au moins que la douleur arrête.
